Topic du blablabla

Dans un certain sens, c’est normal que tu défendes la boite qui est ton employeur: n’importe qui aurait fait exactement pareil pour sa propre boîte. C’est très mal vu d’avoir un employé qui critique ouvertement sa boite dans lequel il bosse déjà en France.

Et être sous les feux des critiques, t’inquiètes pas que je connais ça, avec mon secteur des urgences de mon hôpital: à la fin, tu deviens complètement blindé, ha ha ha.

Je peux comprendre parfaitement que tu peux en avoir ras-le-cul de t’en prendre plein la figure, parce que tu y travailles.

Pour les productions ubisoft, je ne reprocherais pas tout le boulot qui a été mené jusqu’à maintenant en terme de jeux: les tout derniers jeux que j’ai fait, c’était le AC Origins (et mon tout premier de la licence) et ghost recon wildlands (mais parce que j’ai eu un copain qui me l’avait proposé pour qu’on puisse se faire des parties en co-op en butant un cartel de drogue).

C’est juste que le catalogue général que la boite possède, c’est « sans plus » pour moi.

A la rigueur, je suis curieux pour l’histoire d’un AC après shadows, de par rapport à la période qu’il va proposer:

J’attendrais donc plus sur ça que sur celui se déroulant dans le japon féodal (parce que la période ne m’intéresse pas).

Toute la shistorm que ta boite se prends à cause d’une mauvaise communication me fait penser à celui de Paprium sur Megadrive par Fonzie: alors les situations ne seront pas forcément les mêmes, mais là où Fonzie n’apportait aucune communication pendant très longtemps, ubisoft me donne l’impression qu’il n’y a pas de stabilité tout court.

Rajoutes à cela, l’article du parisien avec la grève prévue pour cette histoire du télétravail (et je parle pas des salaires car c’est du classique lors des mouvements de grèves) et comme je l’ai dit plus haut: je suis de l’extérieur, je me base sur mon vécu professionnel et forcément je me dis « c’est quoi ce délire ? »

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Pas sûr que la comparaison de la grève à un « caprice » soit spécialement pertinente. Les conquêtes sociales des deux siècles précédents (de la journée de 8 heures jusqu’à la Sécurité Sociale) sont toutes issues de ce mode d’action, c’est tout à fait logique d’y voir un mode d’action légitime lorsqu’il est question de la négociation des conditions de travail.

Le télétravail fait désormais partie intégrante de la plupart de nos accords collectifs ou contrats de travail (qu’il y soit inscrit de base, ou via un avenant), et fait donc partie des conditions qui sont posées entre l’employeur et le salarié. La modification de ces conditions ne doit pas être observée passivement puisqu’elle touche directement notre contrat de travail.

Et c’est ce qui est problématique: les différentes instances de représentation des salariés (en particulier le CSE) ne sont pas là pour faire joli. Les salariés, par cet intermédiaire, ont un moyen de s’impliquer dans l’organisation du travail. L’individualisme sous-jacent de la pensée « si t’es pas content, tu te casses » est non-seulement un frein aux avancées sociales, mais permet également la dégradation constante des conditions de travail.

L’informatique et les SSI sont particulièrement infestées par cette mentalité, et on en arrive à un point ou des entreprises du CAC 40 peuvent se permettre de geler les salaires et de piétiner les NAO (tout en réalisant un taux de profit record), sans aucune réaction de la part des salariés, hormis quelques ronchonnements dans les couloirs.

Je suis peut-être un poil biaisé, mais l’attitude attentiste omniprésente dans ce corps de métier n’a rien apporté de bon, en plus de tolérer des pratiques honteuses. Pratiques qui sont désormais courantes dans le milieu, suite à l’absence de réaction des premiers concernés.

A mon boulot le taux d’occupation des locaux avoisine les 130% :clown_face:
Je m’attends toutes les semaines à ce qu’on nous propose de bosser sur des bancs à l’extérieur :sweat_smile:

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La difficulté avec le TT, c’est que :

  • Côté entreprises, certains décisionnaires sont pour car ça libère des surfaces de bureaux, et donc en passant en flex-office on fait des économies sur les loyers,
  • Mais d’autres côté management sont pas contents de ne plus voir leurs employés tous les jours (la France est un champion d’Europe du présentéisme),
  • Certains salariés sont bien contents de pouvoir faire du TT la majorité de la semaine,
  • Mais ceux qui n’ont pas les moyens matériels de faire du TT dans de bonnes conditions (pas d’espace dédié, de connexion internet de qualité suffisante), ou qui, simplement, ne se sentent pas de travailler chez eux pour X raisons ne doivent pas subir une obligation de flex-office.

Bref, il faut du dialogue entre toutes les parties, et y compris au sein de chacune d’entre elles.

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Je n’ai pas d’avis tranché sur le télétravail. Tous les cas sont particuliers. Mon épouse fait 2 jours par semaine de TT et j’ai l’impression qu’elle bosse encore plus à la maison afin de ne pas faire croire à l’employeur qu’elle ne fout rien à domicile. Donc son entreprise est plutôt gagnante aussi…

Par contre, je suis beaucoup plus dubitatif sur le timing de cette grève. C’est bien une spécialité française de faire grève quand sa propre boîte est au plus mal. On se dit « c’est le moment, ils n’ont pas le choix pour redresser la situation », alors qu’il faudrait avoir le raisonnement inverse je pense.

Ubisoft s’effondre en bourse, quasiment TOUS leurs derniers jeux depuis 3-4 ans sont des échecs commerciaux et/ou critiques (et là c’est certes la faute des patrons et des mauvaises décisions, mais aussi des dévs qui rendent le projet en l’état), ils sont dans une spirale infernale de communications bien pourries (faut voir les insultes proférés par certains responsables de jeux envers les joueurs, c’est hallucinant) et ont fait des choix politiques / stratégiques qui les enterrent un peu plus.

Est ce le moment de faire une grève ? Je pense que ça met surtout une cible sur le dos des grévistes parce qu’il ne faut pas se leurrer, Ubisoft va dégraisser sévèrement ses effectifs dans les mois qui viennent.

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Les boîtes de jeux vidéo n’ont pas besoin d’aller mal pour dégraisser de toute façon donc il n’y a pas de mauvais moment pour faire grêve :relieved:

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Concernant le télétravail, je reste d’accord sur le fait que tant que ça perturbe pas le fonctionnement global, il faut en profiter. J’ai deux jours de télétravail là où je bosse, mais je pourrais monter à 4/5 jours facile. Mon métier consiste en grosse partie à dépanner des gens qui sont à des centaines de kilomètres de là où je bosse donc que je le fasse de chez moi où d’ailleurs, ça change pas grand chose.

Ce que je vois surtout, c’est que le « petit management » perd son pouvoir avec le télétravail, car il ne peut plus faire son micromanagement toxique à souhait. Et de manière plus insidueuse, on en revient encore à une situation où le présentéisme paye, puisqu’au final ce seront ceux qui sont le plus présents sur site qui seront récompensés. On a rien appris de ces dernières années bordel. Ça me fume.

Donc bon, il faut lutter pour pas revenir en arrière c’est certain, et c’est vraiment pas un caprice ou une revendication de confort. Et en dernier lieu, ce qui me fait vraiment chier au plus haut point, c’est que par défaut le management et le patronat considère tout employé comme une feignasse qui n’aime pas le travail et que donc faut le fliquer en permanence pour qu’il daigne faire quelque chose. Alors que dans les faits, la majorité des gens se cassent bien le cul au taf de leur propre chef, tout simplement parce qu’ils sont consciencieux.

Ya qu’à voir le taux de burnout qui grimpe en flèche.

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Et des fois c’est l’inverse. Moi ma boîte m’a imposé d’habiter dans un périmètre, et j’ai aucune astreinte ni rien qui justifie ça. Mais bon elle m’a offert un jour de congés pour mon déménagement, grands seigneurs. Le CSE et les syndicats ont mis plus de 15 ans pour faire sauter cette clause débile. Perso, ça ne m’a pas dérangé car j’étais déjà dans ce périmètre. Mais bon, on trouve vraiment de tout.

De toute façon, si on écoute les avis extérieurs, ya jamais de bons moments pour faire grève : quand la boite va bien, ça la fout dans la merde, quand la boîte va mal, ça la fout dans la merde.
Le problème c’est surtout que les patrons des grosses structures ne discutent avec le personnel que s’ils ont le couteau sous la gorge. Alors il ne reste pas grand moyen à dispo pour les faire s’asseoir à la table des négociations : faut tapper là où ca fait mal, le portefeuille.
Et là tu as grosso modo peu de moyens :

  • la grève
  • la grève du zèle (tu bloques le système en appliquant toutes les règles contardictoires)
  • L’alerte aux politiques médias
  • Le courrier anonyme à l’URSSAF / l’inspection du travail.

Les politiques/médias, on oublie, ils sont du côté des patrons.
Le courier anonyme c’est efficace, quand quelqu’un s’'empare du dossier en face. Mais les gouvernemlent ont tellement réduits les effectifs d’inspection du travail que bon, c’est quasi un miracle si on s’occupe de ton cas
Et la grève du zèle c’est dangereux pour les employés car ils peuvent être menacés drectement et individuellement (sanctions managériales, procédures disciplinaires, etc.). Même si c’est contestable et infondé, ce sont des des démarches usantes et stressantes pour les employés.
Reste que la grève. Perso, j’aimerais bien que ça se passe autrement et qu’on puisse juste discuter, mais en face ils ne comprennent que ça. Et encore maintenant dès que tu fais grève, ils veulent te réquisitionner…

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Tu peux toujours changer de taf si ce qu’on exige de toi n’est pas acceptable.

C’était à l’embauche, j’ai pas été pris en traître. C’était plus pour illustrer qu’il y a vraiment toutes les situations possibles.
Après, peu importe la contrainte, tant qu’il y a une juste compensation en face, normalement tout se passe bien.

Oui enfin il faut être conscient que tout le monde ne fait pas un travail qui propose une myriade d’opportunités en permanence.
Changer de taf si ça impose de changer de région, avec ce que ça implique pour ton conjoint, tes enfants, ta qualité de vie en général, c’est pas évident.

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Pour illustrer ça, je bosse chez EDF. Avant on avait un système de mutation intéressant avec des grosses primes et des encouragements à la mutation (aide de recherche à l’emploi pour le conjoint, etc. énorme pécule si tu allais dans des coins peu demandés, déménagement pris en charge à 100%). Ça permettait d’avoir des gens qui était mine de rien très mobile, et du coup même les lieux pas glamour de l’entreprise : Velaines / Saint Dizier / les bleds paumés en montagne trouvait toujours du monde à recruter. Des endroits où des fois ya même pas de population locale à employer pour nos sites.
Cela fait 5 ans que tout a été quasi supprimé (tu as plus qu’une prise en charge partielle de ton déménagement un pécule beaucoup plus maigre). Et beh bizarrement plus personne ne veut muter, et on commence à avoir des soucis à gréer certains site, alors que les postes sont bien payés et le taf assez tranquille.

Je dirai que ça reste des choix de vie qui ont amené à ce « faible nombre de possibilités ».

Je ne vois pas trop où tu veux en venir.

Tu considères ton travail comme un moyen d’avoir le mode de vie que tu veux, ou tu organises tout ton mode de vie autour de ton travail ?

Il n’y a pas que des métiers qu’on peut exercer indifféremment n’importe où, avec une très forte demande, et ce n’est pas une question de « choix de vie », on ne va pas forrmer toute une classe dans [le métier en tension du moment].

Quand ça fait 3-4 ans que tu es quelque part, que tu as acheté une baraque, que ton conjoint bosse dans le coin, que tes enfants sont scolarisés, que tu t’es créé un tissu social, et qu’on te dit « en fait je vais empirer drastiquement tes conditions de travail, », je pense que tu peux tenter une autre voie que souffrir en silence ou bouleverser toute ta vie à cause d’un con.

(Sans compter que les « choix de vie » hein… Je vais pas dire de relire Bourdieu mais bon)

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Ah bon ? :face_with_raised_eyebrow:

Je vois très bien les métiers qu’ont tous les jeunes de mon entourage, pour la grande majorité ils résultent de leurs choix école/étude et peu ont été contraints à aller bosser hyper tôt pour je ne sais quelle raison.

On est en France quand même. Tu as un accès privilégié à des écoles pour avoir une vie potable, et si tu as peu de moyens tu as énormément d’aides. La famille qui a peu de moyen peut tout à fait réussir à offrir quelque chose de mieux à ses enfants.

Je vois des gens qui avaient l’opportunité d’avoir des métiers qui leur auraient permis de mieux vivre mais qui ont laissé tomber leurs études ou l’école pour se retrouver à faire des trucs plus contraignants et pas très bien payé. Ça reste des choix de vie dans tous ces cas-là.

Je ne crois pas qu’il y ait de piège, tu sais quand même plutôt bien à quoi tu te destines quand tu choisis d’aller vers un type de métier plutôt qu’un autre, quand tu lâches tes études alors que tu n’y es pas contraint.

Donc oui, si tu t’installes dans le trou du cul de la France à un endroit où tu peux juste faire ton unique profession que tu as choisie, je dirai que t’as pas fait le choix le moins risqué.

Tu parles de choix d’orientation au tout début de ta vie étudiante et professionnelle, c’est un tout autre sujet que celui dont on parlait au début.
Il y a des choix conscients, des choix contraints, certains sont mauvais, certains s’avèrent bons au final alors que ça pouvait être mal parti, et de toutes façons on n’a pas besoin que de Bac+5 pour faire tourner la société, donc j’ai envie de te dire que dans une société bien faite, hormis les vraies sorties de route, il n’y aurait pas de mauvais choix.

En l’occurence on parlait de développeurs qui souhaitent qu’on ne remette pas en cause de façon unilatérale les accords passés qui permettaient justement de concilier leur vie pro et leur vie perso, sans qu’aucune des deux n’en souffre. C’est pas dans le trou du cul du monde, mais en IdF, c’est du métier passion qui paye pas ouf, surtout au regard du coût de la vie dans le coin.

Enfin je sais pas, si tu aimes ton job, que tu aimes ta boîte, que tu es bien dans ta vie pro, et que du jour au lendemain ta boîte décide d’adopter une politique qui va te pourrir la vie, à toi et à beaucoup de tes collègues, tu vas essayer d’infléchir sa décision avant de potentiellement tout jeter par la fenêtre non ?

C’est comme quand ta boîte déménage à tataouine, sauf qu’en général, c’est décidé trop haut, que tu n’y peux rien, et que là tu dois te résoudre à te barrer ou te taper du trajet. Sauf que pour le coup, le télétravail, ça peut se négocier assez bas dans la chaîne hiérarchique (et en plus il n’y pas d’argument financier au profit de l’employeur).

Ça n’empêche pas les salariés d’Airbus de faire grève :smiley:

Un déménagement qui peut sembler anodin car situé à quelques kilomètres géographiquement peut ajouter une heure ou deux de trajet quotidien en plus (ex : Gamekult qui est passé de Paris à Boulogne, sachant que l’ouest parisien ou Paris même n’est sans doute pas dans les moyens d’un journaliste de jeux vidéo sauf s’il s’appelle JC…).

Je ne comprends juste pas. Si t’as boîte s’en va à 200 bornes, en particulier dans des métiers comme ceux-ci, c’est quoi la difficulté à changer en fait ? Vous êtes mariés à vos entreprises ?

Je discerne un début de problème ici par contre. C’est bien beau la passion mais si c’est pour se rendre vulnérables, tu peux être certaine que les boîtes en abuseront contre les employés.