Je viens de finir le jeu, mon avis:
Le verdict est assez mitigé … Tout commençait pourtant bien avec une musique d’intro réveillant des sonorités bien connus de la série Panzer, et des arts works travaillés. Après un menu complet proposant des défis online, et tout un tas de concept communautaire, on se dit que la durée de vie va s’enrichir avec le temps, en espérant ne pas avoir trop recours aux DLC…
Le jeu débute après une petite présentation du scénario qui nous plonge sur la planète Draco en proie à un virus inconnu qui décime la population et rends fou les dragons qui la peuple. A l’aide de Artworks et de voix off, ce scénario va s’étoffer au fil de l’aventure, mais souffre gravement de cohérence comme je vous l’expliquerai plus bas.
Une première mission vous plonge immédiatement aux commandes de votre premier dragon pour vous apprendre les maniements de la bête.
Ici, il faudra utiliser les deux sticks analogiques. celui de gauche contrôle votre monture, et celui de droite votre viseur. La dissociation des deux peut rebuter, et je dois l’avouer, m’a demandé un temps d’adaptation… Le jeu est toujours en « rail-shooter », comprenez par là que vous n’avez pas le libre choix de votre destinations et que vos déplacements se concentrent dans un « tunnel » de déplacement. Contrairement à Panzer Dragoon vous ne pourrez pas choisir volontairement de vous retourner et attaquer les ennemis venant de dos, le jeu orientant automatiquement la caméra en fonction des situations…
Certaines zones sont en accès libre lors de boss, vous pouvez donc voler où vous voulez (avec une distance max bien entendu), mais finalement elles seront moins maniables et un peu confuse, dommage …
Comme panzer vous pourrez faire des « roulés-boulés » pour éviter les tirs ennemis, et vos armes se distinguent en deux parties, la première est un tir locké ciblant un nombre maxi d’ennemis avant de tirer, et le second un tir type canon, plus puissant, mais à courte portée et à énergie limitée.
Là où Crimson Dragon va se démarquer de son aîné c’est par la possibilité de recruter un coéquipier lors des missions. Ce deuxième dragon jouera de façon indépendante mais vous pourrez lui demander de se placer devant vous pour vous aider à tuer les ennemis, ou derrière afin de couvrir vos arrières … De même un pouvoir combo sera disponible vous permettant de faire de gros dégâts, idéal pour les boss ou zones bien chaudes … Les sensations de jeu sont vraiment bonnes et on retrouve souvent ce sentiment de se retrouver face à un Panzer Dragoon…
Crimson Dragon ira également beaucoup plus loin dans la personnalisation de sa monture en utilisant le système que l’on peut retrouver dans un RPG (et bien plus poussé que panzer Saga par exemple). Chaque mission vous donne de l’expérience et divers objets. Vous pourrez donc faire évoluer votre dragon pour qu’il devienne plus fort, le faire passer une classe au dessus à chaque dixième level atteint (limite de 3), lui attribuer de nouvelles armes, le changer totalement d’attribut (ceux ci répondant aux éléments de feu, vent, lumière, chaos), bref le personnaliser totalement. Chaque ennemi aura ses points faibles et il faudra donc se faire une petite armée de dragon afin d’avoir celui le plus adapté à la mission traversée … La liste des possibilités est assez longue et ce serait laborieux de toutes les inventoriés.
Sachez qu’un magasin vous permettra d’acheter de nouveaux dragons, armes, ou matériaux, payable avec l’argent récolté, ou des gemmes débloqués (en réussissant des défis lors de missions).
Pour les moins patients, le jeu prévoit que vous puissiez acheter avec du vrai argent (micro transactions) des packs de gemmes, mais cela n’a rien d’indispensable, bien au contraire …
Graphiquement le jeu souffle le chaud et le froid. Programmé pour la xbox 360, il est évident que ce n’est pas ce titre qui exploitera les capacités de la Xbox One. Certains niveaux sont cependant très réussis comme celui du Lac, mais d’autres sont soit trop sombre comme les grottes, ou alors trop fouilli comme la Forêt. C’est d’ailleurs un des gros reproches du jeu, à savoir qu’entre la vitesse de défilement des stages, les ennemis, les tirs ennemis, nos tirs et ceux de notre coéquipier, certains stages comme la Forêt ou les ruines sont beaucoup trop brouillon et on y discerne difficilement tous les éléments.
Les musiques sont plutôt sympa mais trop discrète. Les développeurs ont voulu rendre hommage aux compositeurs de Panzer Dragoon et certains thèmes en sont inspirés. Ces mélodies sont toutefois loin de les égaler.
Pour moi, l’aspect technique n’est pas le principal défaut du titre. Panzer Dragoon offrait au joueur une aventure épique empreint d’une magie toute particulière. On volait dans un monde nouveau, poétique mais sauvage. La mise en scène occupait une place importante et voulait connaître la suite des événements…
Ici on sent que les développeurs n’ont pas eu les moyens de leurs ambitions. Les missions sont à choisir dans un menu et peuvent être donc fait plusieurs fois (pour le levelling), ou pour débloquer des artefacts indispensables pour débloquer les missions suivantes. Le scénario est égrené par moment de arts works et de voix off, mais arrivé à la fin du jeu on reste souvent avec plus de questions que de réponses, et surtout on a souvent perdu un peu le fil des événements. Ajoutez à cela ce découpage des niveaux par un menu très froid, et on obtient un shoot dans lequel il manque une âme …
Le level design des personnages n’est pas non plus extraordinnaire (et je suis très gentil), reste des dragons qui manquent peut être un peu de charisme.
La durée de vie est relativement courte avec 6-7 mondes différents soit une vingtaine de niveaux à traverser.
Vous l’aurez compris, Crimson Dragon n’est pas le nouveau Panzer Dragoon et aurait mérité beaucoup plus de moyens pour y arriver. Il n’en reste pas moins qu’on passe un très bon moment sur le jeu et qu’on y retrouve des sensations depuis longtemps oublié. Le prix finira de rebuter certainement les joueurs, sauf si comme moi il était hors de question de passer à côté de cet hommage non voilé.